Biographie : SENEQUE (vers 4 - 65 ap. J.C.)
Sénèque,
né à Cordoue, en Espagne, aux environs de l'ère chrétienne, est d'abord
destiné aux études de rhétorique par son père qui voulait le pousser vers
une carrière publique.
Mais le
jeune homme fut vite attiré par la philosophie et cela, de façon passionnée.
La philosophie, en effet, était sortie des groupuscules de quelques adeptes et
avait envahi les écoles de rhétorique. Elle s'était transformée en prédication
morale adressée à un grand nombre d'auditeurs. Le jeune Sénèque écoute donc
les leçons du pythagoricien Sotion, qui recommande
l'abstinence des viandes, du stoïcien Attale, (Sénèque
Lettres à Lucilius) remarquable par sa rigueur
morale ou du cynique Demetrius. Il se passionne à tel point
pour la vie ascétique qu'il en tombe malade et doit bientôt abandonner ce
genre de vie.
Il devient
donc, selon les voeux de son père, un avocat, avocat brillant mais dont la supériorité
et les succès font ombrage à l'empereur Claude qui, sur le conseil de sa femme
Messaline, exile le philosophe en Corse (41 ap. J.C.).
Il y reste
huit ans avant qu'Agrippine le rappelle pour le charger de l'éducation de son
fils Néron ; pendant treize ans il va mener une vie luxueuse, (Sénèque,
De Vita beata) cumuler les fonctions d'une homme bien en cour et
celles d'un philosophe, concilier la complaisance qu'on exige d'un homme d'État
(Sénèque,
De Ira) (il ira même jusqu'à écrire une satire contre Claude, l'APOCOLOQUINTOSE
(= transformation en citrouille) et approuver le meurtre d'Agrippine) et le
franc-parler qu'on attend d'un philosophe. (Sénèque,
De Ira)
Mais ses
ennemis, jaloux de son immense fortune, deviennent de plus en plus actifs au fur
et à mesure que diminue l'influence de Sénèque sur son élève Néron. Sénèque
se retire alors de la vie publique, distribue ses biens, prêche la retraite...
Cependant, accusé (sans doute à tort) d'être entré dans la conjuration de
Pison qui visait à tuer l'empereur Néron, Sénèque reçoit l'ordre de mourir.
Il s'était préparé à cet ordre et il mourut fort courageusement. (Tacite,
Annales)