BIOGRAPHIE DE PHEDRE

 

 

Il était Thrace ou Macédonien, né vers 15 av. J.-C. dans la région qui s'étend aux pieds du mont Pierus, et fier de sa patrie qui fut le berceau des anciens aèdes Linus et Orphée. On pense que dès l'âge le plus tendre il fut amené à Rome comme prisonnier de guerre, puis, qu'il fut affranchi par Auguste. Il vit les règnes de Tibère, celui de Caligula et une partie de celui de Claude.

Très cultivé, parlant à la fois grec et latin, il rédigea dans cette dernière langue les fables qui ont fait sa réputation, utilisant une métrique élégante, le vers sénaire iambique, celui-là même qu’avaient autrefois utilisé les poètes dramatiques. Il commença à publier ses fables sous Tibère entre 14 et 31; et il tomba, on ne sait pourquoi, dans la haine de Séjan et par suite du prince lui-même. Condamné à la perte de ses biens sans doute, il vécut tristement jusqu'à un âge assez avancé. On suppose que des allusions sanglantes aux moeurs de Tibère, aux desseins cachés de Séjan, furent les causes de sa disgrâce. On sait en effet combien était soupçonneuse et ombrageuse la tyrannie de Tibère dans les dernières années de sa vie, et quel terrible usage il faisait de la loi de Majesté.

En 43, il publia un deuxième livre. Les trois derniers parurent jusqu’en 54. Le dernier livre de ses fables est dédié à Particulon, affranchi de l'empereur ; le quatrième à Eutychus, affranchi de Caligula. Un ensemble de trente fables au ton quelque peu désabusé fut ensuite réuni après sa mort que l’on date vers 70.

C’est Phèdre, en composant quelques cent trente-cinq fables, qui donna, essentiellement, à la fable une véritable épaisseur littéraire. Cependant on ne le connaît en Occident qu’assez récemment car il a été oublié dès l’Antiquité et reconnu au Moyen Age par une nouvelle publication de ses fables.