Biographie de Jean de La Fontaine

 

 

 1621 : Naissance à Château-Thierry, le 7 ou 8 juillet, de

 Jean de La Fontaine, premier enfant de Charles de La Fontaine,

détenteur de la charge des Eaux et Forêts et capitaine des chasses

du duché de Château-Thierry, et de Françoise Pidoux,

 d'origine poitevine.

 

1646 : Il fait ses études de droit à Paris, où il fréquente un cercle de

 jeunes poètes juristes, les chevaliers de la table ronde.

 

1647 : Mariage de Jean de La Fontaine et Marie Héricart. Il a vingt-six ans, elle est âgée de quatorze ans et demi. LA Fontaine acceptera difficilement les liens du mariage. La séparation de biens des époux interviendra en 1659.

1653 : Naissance de Charles, fils de Jean de La Fontaine et de Marie Héricart. Le fabuliste se montrera distant et peu concerné par son fils.

1658 / 1659 : A la mort de son père, La Fontaine hérite de ses deux charges (maître ancien et capitaine des chasses), qu'il cumule avec celle qu'il a achetée lui-même en 1652. Il connaît pourtant des difficultés financières. Celles-ci poussent les époux à une séparation de biens.  Il entre dans le cercle de Nicolas Fouquet, Ministre des Finances de Louis XIV, qui lui accorde une pension. Il dédie au Ministre le poème Adonis.

1660 : Il se lie avec le jeune Racine qui débute à Paris.

1664 : Il rencontre Mesdames de Sévigné et de La Fayette, ainsi que La Rochefoulcauld.

1665 : Il publie sa première série de Contes et nouvelles en vers

1666 : Publication de la deuxième partie de Contes et nouvelles en vers.

1668 : Premier recueil de cent vingt quatre fables.

1671 : Troisième partie de Contes et nouvelles en vers.

1678 : Second Recueil de Fables.

1683 : La Fontaine est élu à l'Académie, au siège de Colbert, le 15 novembre.

1684 : La Fontaine est reçu à l'Académie le 2 mai.

1685 : Publication de onze fables et de cinq nouveaux contes.

1693 : Tombé gravement malade mi-décembre 1692, La Fontaine reçoit l'extrême-onction en février 1693. Pressé de revenir sur sa vie dissolue, il confesse publiquement ses fautes devant une délégation de l'Académie. Il aurait alors renié ses contes et promis de ne plus en écrire.

1694 : Publication du dernier recueil des Fables.

1695 : La Fontaine meurt à Paris le 13 avril à l'âge de 74 ans.

 

 

 

 

 

                                                                                                                                                                                   

 

 Ésope, (probablement VIème siècle av.J.-C.), fabuliste grec qui, selon la légende, serait un esclave phrygien affranchi. En réalité, on ignore presque tout de lui ; certaines traditions le décrivent encore comme un être disgracié et bègue. Esclave de plusieurs maîtres successivement, il aurait voyagé en Afrique et en Orient après avoir été affranchi, et aurait été envoyé dans diverses cités grecques comme émissaire de Crésus. Il serait l'auteur de fables faisant partie de la tradition orale, ayant pour acteurs des animaux qui donnent des leçons aux hommes. Sa mort aurait été violente, accusée d’avoir volée une coupe d’or du temple d’apollon, il aurait été précipité d’une roche non loin de Delphes. Mais dès sa mort, mille légendes coururent sur ce personnage dont la réputation s’élargit considérablement à partir du début du Ve siècle, à cette époque, sa popularité devint immense, notamment à Athènes. Ses fables, recueillies par Démétrios de Phalère, font partie de la culture des peuples indo-européens et représentent sans doute le recueil de fables le plus lu de la littérature. Ses écrits devaient fortement influencer la littérature d'Occident ; ils inspirèrent en particulier Jean de La Fontaine.

 

 

 

 

                                                                                                                                                                                   

 

Phèdre

 

 

Ce fut Phèdre, en composant quelques cent trente-cinq fables en latin, qui donna, essentiellement, à la fable une véritable épaisseur littéraire. Né en Thrace vers 15 av. J.-C. il était de descendance grecque, comme son nom l’indique, et d’origine servile comme Ésope. Venu à Rome fort jeune, au tout début de notre ère, il fut affranchi par un décret d’Auguste.

Très cultivé, parlant à la fois grec et latin, il rédigea dans cette dernière langue les fables qui ont fait sa réputation, utilisant une métrique élégante, le vers sénaire iambique, celui-là même qu’avaient utilisé autrefois les poètes dramatiques. Entre 14 et 31, il se fit connaître par un premier livre de fables qui lui valut probablement l’exil . Néanmoins, Phèdre parvint à sortir de ce mauvais pas grâce à l’intervention d’Eutychus. En 43, il publia un deuxième livre. Les trois derniers parurent jusqu’en 54. Un ensemble de trente fables au ton quelque peu désabusé fut ensuite réuni après sa mort que l’on date vers 70, donc à un âge avancé.

Tout imprégné des recueils ésopiques – il devait en circuler de nombreux à Rome – il en fit un usage tout à fait personnel, ne reprenant que les sujets de quarante-sept fables. Les quatre-vingt-huit autres, probablement toutes jaillies de l’imagination de notre auteur, se caractérisent par un subtil double sens que l’on a parfois du mal à expliciter. Elles révèlent aussi les états d’âme, voire les rancœurs, d’un homme prisonnier de sa condition d’affranchi.

Authentique poète, Phèdre fut le premier à avoir honoré le genre de la fable en langue latine. À la vérité, Phèdre fut le premier fabuliste en tant que tel, celui qui s’efforça de donner à la fable, jusque là si brève et sans attraits de langage, un habillage poétique, une consistance littéraire véritable et des intentions, nous l’avons vu, satiriques tout autant que moralisatrices. Notre auteur n’avouait-il pas justement avoir « fait un chemin à l’étroit sentier d’Ésope imaginant plus de fables qu’il n’en a laissé ». Avec Phèdre, la fable, pour la première fois, semble se dépasser elle-même, tant l’auteur est plein d’arrière-pensées stylistiques et surtout politiques.

Phèdre aurait aussi donné à la fable une dimension sociale qui lui faisait défaut jusque-là.

Pourtant on a reproché a Phèdre son mauvais goût ses platitudes qui son en réalité sûrement dû au fait que la plupart de ses récits on était troqués ou modifier lors d’éditions postérieure. De plus ses fables telles qu’elles apparaissent aujourd’hui représente environ la moitié de ses œuvres et des récits certainement pas de sa main se sont glissé dans ce corpus.   

Rappelons, enfin, que la connaissance de Phèdre en Occident est relativement récente. Oublié dès l’Antiquité et surtout connu au Moyen Âge par des adaptations en prose, la première publication de ses fables ne date que de 1596, peu après la révélation des manuscrits par François Pithou.