DEVOIR DE FRANÇAIS
Nina
BOURAOUI, « La voyeuse interdite »
1°)
Présentation de l’auteur
2°) Les
thèmes principaux
3°)
Réflexions sur un extrait du livre choisi
4°)
Comparaison du même extrait avec un texte de notre choix
I)
Biographie de Nina BOURAOUI :
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Nina BOURAOUI est née le
31 juillet 1967 à Rennes d’un père Algérien et d’une mère Bretonne. Elle a
reçu le prix du Livre Inter 1991 pour son premier livre « La
voyeuse interdite ». Elle tire sa connaissance des traditions
musulmanes des dix ans qu’elle a passés en Algérie, entre 1970 et 1980, dans
le Hoggar et le Tassili. . |
Le grand thème abordé dans
ce roman est la condition de vie des femmes musulmanes. Il est exploité par le
« voyeurisme » de Fikria, le personnage principal. Elle passe ses
journées à observer la rue derrière la fenêtre de sa chambre. En fait, c’est sa
manière de vivre. Elle vit par procuration en s’imaginant être les gens qui
passent.
« Sans
effort, j’arrive à extraire des trottoirs un geste, un regard, une situation
qui me donne plus tard la sève de l’aventure. »
Elle
voit des jeunes filles se faire violer, se faire écraser : « Je
fais un tour sur moi-même en imaginant le pire. Une autre petite fille a dû se
faire écraser », Ourdhia, leur bonne que Fikria aimait beaucoup, se
faire lapider dans la rue : « Un morveux lui lança une pierre, un
autre, plus courageux, lui cracha en pleine figure, deux hommes faisaient
courir leurs mains répugnantes sur son beau corps, je hurlais ».
Le
thème est aussi basé sur la sexualité. Fikria renie son sexe avec une obstination
déconcertante. Elle va même le scarifier lorsqu’elle comprend qu’elle va devoir
se marier « Comme un enfant découvrant un jouet, le petit cintre
s’amusait à l’intérieur de moi, piquant à vif les plus gros organes, taquinant
les plus petits, contournant les plus longs, puis, brûlé par les rouages de la
mécanique en marche, il sortit incandescent de la blessure pleine de sang qui
ne cessait de couler sur mon drap. » Elle voit aussi, un jour, sa mère
subir les assauts de son mari dans la cuisine, et se faire battre parce qu’il
n’en a pas retiré de plaisir, ce qui choquerait n’importe quel enfant. « Les
deux silhouettes confondues par terre me parurent tout d’abord anonymes, elles
n’étaient plus à leur place habituelle. » « J’eus juste le
temps de me cacher derrière le canapé. Là je ne risquais rien. Mon père parlait
fort pour parfaire son discours peu élogieux il brandit un torchon et la
fouetta violemment. » Rien de ce qu’elle voit, que ce soit dans la rue
ou chez elle, ne serait accepté dans une société européenne actuelle.
1°)
Qu’arrive-t-il à Fikria ?
2°)
Pourquoi panique-t-elle autant ?
3°)
Quelle est la réaction du père et comment peut-on l’expliquer ?
4°)
Pourquoi fait-il un rapprochement entre les mots qui commencent
par la même lettre ?
5°)
Comment est qualifié le fait d’avoir ses règles ?
6°)
Quelles sont les réactions suscitées par cet extrait ?
IV) Comparaison entre l’extrait et un texte de notre choix
J’ai choisi de
comparer cet extrait avec un texte tiré du livre Je ne veux plus jamais
avoir treize ans de Patricia BULLIT. C’est le journal intime d’une
adolescente juive dans les années soixante. L’extrait choisi est le jour où l’héroïne du roman a aussi ses
premières règles. Je l’ai choisi pour montrer les réactions totalement opposées
des deux familles.
Il
faut tout d’abord faire une différence entre l’écriture des deux textes.
Dans le texte de P.BULLIT, l’écriture
est plus enfantine. On le voit grâce aux expressions « faire pipi »,
« tout sale ». Alors que le texte de N.BOURAOUI, est adressé à des
lecteurs plus avertis. Le vocabulaire est plus choquant :
« foutre », « fornication ».
Le
thème est le même. Pour les deux adolescentes, c’est la première fois qu’elles
ont leurs règles. On retrouve l’angoisse et la honte, mais pas pour les même
raisons.
Pour Fikria, avoir ses règles, donc
devenir une femme, c’est un péché. Elle qualifie même le sang d’ « ignoble
et ignominieux », elle se dégoûte : « Je me transformais en une
monstrueuse insulte. » et elle essaie de cacher les premières traces de
sang par peur des représailles.
Pour l’héroïne du second extrait, avoir
ses règles, c’est devenir une femme, justement, et c’est ça qui l’angoisse.
Elle a un peu honte de cette inquiétude mais n’est pas autant dégoûtée que
Fikria.
Il
y a une énorme différence entre la réaction des parents.
Fikria se fait battre et insulter par
son père. Dans l’ignorance de la réelle signification des règles, il la croit
responsable de ce bouleversement, elle devient une pécheresse, donc, indigne
d’intérêt, il la rejette : « Ce furent ses derniers mots ».
L’héroïne du second extrait est, au
contraire, rassurée par sa mère qui lui a appris dès son plus jeune âge ce qui
se passait à la puberté (en exagérant un peu les conséquences). C’est même un
évènement heureux : « Pour Catherine, on avait fêté l’évènement au
restaurant. »
On
peut donc voir, à travers ces deux extraits, une grande différence dans les
rapports familiaux et humains entre une famille algérienne, musulmane et
pratiquante de la religion et une famille contemporaine et européenne.