Le merveilleux voyage de nils
holgersson à travers la suède
1°)Biographie de l’auteur
2°) Le Merveilleux voyage
de Nils Holgersson à travers la Suède
Présentation
Selma Lagerlöf écrit ce
livre en 1906 sur commande du ministère
suédois de l’éducation nationale. Elle le conçoit comme un ouvrage chargé
d’enseigner la géographie aux écoliers de son pays. Elle parcourt alors la Suède
afin de l’étudier en détail, de découvrir sa toponymie, mais aussi de
rassembler des anecdotes et des légendes locales et régionales. Cette leçon de
géographie, cette description poétique du pays suédois contemporain, prend donc
des allures de conte de fées, mi-légendaire, mi-réel, voire de conte
philosophique, didactique.
Pour avoir voulu se jouer
d’un tomte, Nils Holgersson, insupportable petit garçon, capricieux et
paresseux, devient tout pareil à sa victime. Il se trouve alors emporté sur le
dos de son jars blanc, tenté par l’appel des oiseaux migrateurs. C’est ainsi
qu’il va vivre, au terme de ce voyage initiatique à travers la Suède, milles
aventures au coté des oies sauvages et qu’il reviendra chez ses parents,
transformé et respectueux d’autrui, après avoir recouvré sa taille normale.
Thèmes
Selma Lagerlöf aborde dans
ce livre de nombreux thèmes. Ce conte est
une leçon frappante pour les fils des hommes, l’apprentissage des
valeurs de la vie, un jeu de l’oie aux dimensions presque réalistes. Nils y apprend
avant toutes choses le respect de la vie
sous toutes ses formes, que ce soit envers autrui ou bien à l’égard de la
nature et redécouvre ainsi le monde qui l’entoure : « il vit plus de
la Scanie en cette seule journée que pendant toutes les années qu’il avait
vécues ». Il apprend ainsi à aimer
(« chose étrange, de toute sa vie ce gamin n’avait jamais aimé
personne ») les êtres qui l’entourent : les oies sauvages, son jars
blanc, la cigogne et bon nombre d’autres animaux qu’il rencontre. Il découvre
alors l’art de vivre en communauté et une des plus belles manifestations,
symbole du pacifisme : l’assemblée des
animaux à Kullaberg. Ainsi à plusieurs reprises, lors des assauts des rats gris
ou encore lors des attaques de Smirre le renard par exemple, il comprend qu’on
ne peut survivre seul et combien l’amitié,
l’entraide et la solidarité demeurent
nécessaires.
Mais il tirera encore bien
d’autre enseignements de son épopée, comprenant au fil de ses mésaventures que
les valeurs de la vie ne doivent pas être les valeurs
matérielles telles que l’argent et le luxe
qui sont des vices et entraînent trop souvent les hommes à leur propre perte
comme les habitants de la cité de Vineta, de même que l’orgueil, le pouvoir ou la nostalgie de ce que l’on n’a pas qui
rendent les hommes mauvais. Nils découvrira le bonheur qu’apporte le travail : «Le seigneur voulut l’homme
travailleur et capable, content de peu afin qu’il pût tirer sa substance
de son pauvre pays », la fierté que procure le courage
et la bravoure (à travers des personnages comme le petit Mats, mort de maladie
et d’épuisement) lorsqu’ils permettent de sauver des vies : « celui
qui est brave est le meilleur des compagnons même s’il est ignorant au
début ».
Nils prend conscience au
cours de son voyage de bien des choses auxquelles il n’avait pas songé
auparavant. Il comprend enfin ce qu’est
vraiment la liberté en vivant auprès des
oies sauvages -lui qui ne connaissait que les animaux domestiqués de sa ferme-
ou encore en aidant l’écureuil fait captif à recouvrer sa liberté. Il réalise
ainsi qu’être libre, même dans la pauvreté, a plus de valeur que vivre dans une
cage dorée. Intégrer la société animale lui offre un tout autre regard sur les
comportements humains : il se rend compte, d’une part, des vices et de la cruauté humaine : « Nils n’en revenait
pas! Il y avait des gens qui tiraient sur des êtres comme Akka et leurs
compagnons ? Les hommes ne savent donc pas ce qu’il font ! » ; ainsi que
de l’injustice des inégalités entre les
classes sociales. D’autre part, il réalise que « les hommes sont vraiment
étonnants, habiles et assez puissants pour lutter contre la maladie et la
mort ». Ce dernier thème (celui de la mort)
est peu mentionné mais bien présent tout au long du récit, notamment dans les
dangers rencontrés aux cours de diverses rencontres ou mésaventures de
Nils : lorsqu’il tue la couleuvre pour se défendre ou encore lorsque
l’élan Poil-gris sacrifie noblement sa vie pour sauver celle des femelles qui
l’accompagnent.
Pour conclure, je dirais que
le voyage initiatique de Nils, petit par la taille mais aussi par son jeune
âge, symbolise en quelque sorte l’enfance et l’adolescence, la découverte et
l’apprentissage de la vie et à son issue Nils est un homme.
3°) Etude d’un extrait du roman
Chapitre 35. Le
Rêve : passage surligné
Questions :
* Qui est en train de rêver ?
* Imaginer ce qui pousse Nils à marcher aussi vite
* Qui accompagne Nils (début 2ème
paragraphe) ? Quel procédé l’auteur a-t-il utilisé ici ? Qu’apporte l’emploi de
ce procédé et la description des autres « marcheurs » ?
* Quels sont les autres membres du cortège (fin 2ème
paragraphe) ? Comment se comportent-ils ? Dans quel état d’esprit semblent-ils
être ?
* Qui a-t-il
d’étrange et de contradictoire dans la description du cortège, plus exactement
entre les différents groupes qui le composent ? Quelle vision des relations
entre Homme, Nature et Animaux est exprimée inconsciemment dans ce rêve ?
* Quel est le procédé repris dans la description du
soleil (3ème paragraphe) ? Que symbolise le soleil ? En
déduire ce que représente le grand roi de l’engourdissement et la marche du cortège.
* Pourquoi les marcheurs se font-ils de plus en plus
hésitants et finissent par s’arrêter les uns après les autres ? Cette
crainte est-elle dépasse t-elle la dimension
du rêve ?
* « Nils découvrit qu’on ne se trouvait plus au
midi de la Suède… ». Quel chemin le cortège a-t-il déjà parcouru ? Où
se dirige t-il ?
* Ce voyage correspond à celui effectué par Nils avec
les oies sauvages. En s’aidant de la question 6 expliquer à quoi correspond le
voyage de Nils avec les oies.
* Nils demande à ceux qui s’arrêtent pourquoi ils
trahissent le soleil. Pensez-vous que
craindre la mort, c’est trahir la vie ?
* Les hommes sont certes les derniers à quitter le
cortège mais ne vont pas jusqu’à destination. Quel caractère humain est dénoncé
par là ?
* « C’étaient des fleuves et des ruisseaux qui
s’échappaient en torrents ». On dit souvent que l’eau et le soleil sont
indispensables à la survie des êtres vivants. Après avoir expliqué la phrase
entre guillemets, relever ce qui le montre dans cet extrait.
* Deux « visages » de la mort sont donnés
(fin du texte). Les expliquer en déterminant le rôle du soleil dans ces
différentes visions.
* Quel désir Humain est représenté par ce rêve ?
Quelle morale doit-on tirer de ce rêve ?
* Comment peut-on qualifier le style et l’écriture de
l’auteur dans cet extrait ?
J’ai choisi ce passage car il me semble
représentatif de l’ensemble du roman, de par l’écriture poétique mais aussi par
la morale qu’il offre.
4°) Comparaison avec le roman Le Petit
Prince d’Antoine de Saint-Exupéry (1943)
J’ai choisi de comparer Le
merveilleux voyage de Nils H. avec Le Petit Prince pour plusieurs
raisons. Tout d’abord parce que ces deux romans sont des références
littéraires, qu’ils ont connu un succès international et ont tous deux reçu le
Prix Nobel de littérature chacun dans leur pays d’origine.
Ensuite parce que ces deux romans sont des contes considérés
comme faisant partie de la littérature pour enfants et qu’ils présentent
plusieurs similitudes : ils mettent en scène des personnages enfants,
certes avec des caractères très différents mais qui vont tous deux effectuer un
grand voyage et profiter pour leur départ d’une migration d’oiseaux sauvages. Ce
voyage est dans les deux cas très instructif et apprend beaucoup aux héros sur
eux-mêmes, sur la vie et sur le monde qui les entoure. On trouve ainsi des
thèmes communs aux deux histoires, à savoir ceux de l’amour (amour du Petit
Prince pour la rose), de l’amitié (entre l’aviateur et le Petit Prince ou avec
le renard), la notion de liberté (pas de corde pour attacher le mouton), le
respect de la vie et de ses valeurs essentielles et d’autre part le
dénonciation des valeurs matérielles telles que l’argent, le pouvoir, l’orgueil
(avec respectivement les personnages du businessman, du roi et du
vaniteux). Ils ont
également en commun, comme la plupart des livres pour enfants de mettre en
scène des animaux (oiseaux, mouton, renard, serpent) qui symbolisent les
comportements et les valeurs humaines.
La dernière raison, est plus personnelle. J’ai été particulièrement sensible à l’écriture
poétique et aux symboles présents dans ces deux romans. Ces lectures m’ont
permis de réfléchir, tout comme les protagonistes, aux valeurs et aux thèmes
abordés. Et enfin j’ai choisi ces deux livres car je pense qu’ils s’adressent
plus largement aux lecteurs adultes, leur rappelant ce qui est essentiel dans
la vie, par là qu’être adulte ne signifie pas être grand mais vivre la vie dans
le respect de certaines valeurs (Le merveilleux voyage) et les incitant à regarder plus souvent les
étoiles, c’est à dire à appréhender la
vie comme le Petit Prince.