Biographie de Lucrèce
Titus Lucretius Carus ou Lucrèce fut philosophe et poète romain du 1er siècle avant l’ère chrétienne.
Les dates de sa naissance nous sont inconnues, on les estime entre 98 et 54 avant J-C.
Nous disposons de très peu d’informations sur sa vie.
Il se pourrait qu’il ait été, en Grèce, un élève de Zénon, mais il se serait surtout montré enthousiaste d’Epicure.
Le temps de Lucrèce a connu de nombreux troubles, entre autres : des guerres civiles, des discordes, la chute de la république romaine…
Il aurait beaucoup voyagé, notamment dans des pays tels que la Grèce ou l’Inde.
Le philosophe se serait suicidé après absorption d’un philtre d’amour.
Il a écrit un unique poème en six chants, en hexamètres dactyliques, De natura rerum, exposé de la doctrine d’Epicure, bien que celui-ci l’ait rejeté. Cette œuvre ne fut éditée qu’après la mort de Lucrèce par Cicéron, celui-ci admirant la qualité poétique de l’ouvrage.
Dans ses écrits, il expose une vision du monde matérialiste dans laquelle l’intervention des dieux est jugée illusoire. Cette vision du monde est fondée sur l’atomisme de Démocrite et d’Epicure.
Comme Pythagore, Lucrèce a fréquenté les écoles de l’Euphrate et y a rencontré des docteurs juifs.
Il a vécu avec les pêcheurs de perles de l’île Tylos.
Lucrèce, esprit qui cherche le fond, est placé entre cette réalité, l’atome, et cette impossibilité, le vide ; tour à tour attiré par ces deux précipices, religieux quand il contemple l’atome, sceptique quand il aperçoit le vide ; de là, ses deux aspects, également profonds, soit qu’il nie, soit qu’il affirme.
Un jour ce voyageur se tue.
Les grands thèmes de
l’œuvre de Lucrèce
De natura rerum, livre I
Le thème central de ce chant I
est : la physique Epicurienne.
Le thème dominant traite de la notion
du vide et de l’infini :
-
Rien ne naît de rien
( v. 145 – 214 ) ;
-
Rien ne retourne au
néant ( v. 215 – 264 ) ;
-
Preuve de l’existence
du vide ( v. 324 – 417 ) ;
-
La somme des élément
est infinie ; le vide est très grand ( v. 951 – 1051 ) ;
-
Tout ne peut tendre
vers le centre de l’Univers ( v. 1052 – 1113 ).
Un autre principe fondamental de la
physique Epicurienne est évoqué, celui des corps premiers et des atomes :
-
Des éléments du
corps peuvent exister tout en étant invisibles ( v. 265 – 328 ) ;
-
Solidité et
indestructibilité des corps premiers ( v. 483 – 599 ) ;
-
L’atome ( v. 600 –
635 ).
Dans son œuvre, Lucrèce réfute la théorie
d’Héraclite ( v. 636 – 704 ), l’homéomérie d’Anaxagore ( v. 862 – 923 ) puis
dénonce l’erreur d’Ampédocle ( v. 705 –
861 ) et partage des vais dans un encouragement à Memminus ( v. 1114
).
Sa position vis-à-vis de la religion est
assez équivoque : le poème commence par une invocation à Vénus ( v. 1 – 43
). Pourtant, Lucrèce dénonce les crimes causés par la religion ( v. 61 – 101 ).
Comparaison
du texte de Lucrèce (Ier siècle av. JC) et de celui de
Voltaire (XVIIIème siècle):
Ces deux texte proposent une
explication matérialiste de l’univers.
Séparés de dix-neuf siècles, les deux
auteurs s’interrogent sur l’origine des « choses » et des
« espèces ».
Ils
présentent plusieurs points communs :
La
thèse principale des deux auteurs est fondée sur le matérialisme :
« rien de ne naît de rien », « les choses ne peuvent pas se
produire à partir de rien »…
Les
deux auteurs donnent un avis sur l’origine des espèces. D’après Lucrèce, si
tout pouvait de produire à partir de rien, les hommes pourraient naître de la
mer, les poissons de la terre, les oiseaux du ciel……Ensuite, d’après Voltaire
si les hommes, les animaux, les végétaux tout ce qui compose le monde était
éternel, on serait forcé d’admettre une suite de génération sans
cause .Ils n’auraient alors pas d’origine de leur existence puisqu’il sont
supposés remonter de génération en génération.
L’intervention
des divinités occupe une place importante dans ces extraits. D’après Lucrèce,
les mortels expliquaient ces naissances hasardeuses sans aucunes cause ou
raison en affirmant une volonté divine. D’après Voltaire, l’athée affirme qu’il
n’y a rien en repos, que c’est une fiction, une idée incompatible avec la
nature de l’univers.