Compte rendu du livre Le parfum
de Patrick SUSKIND
1° Présentation
rapide de l’auteur :
Nom : Patrick SUSKIND
Né en : 1949
Lieu de naissance : Ambach, en Bavière
Histoire : Il a fait des études littéraires à Munich et à Aix en Provence. Il exerce le métier de scénariste.
Principales œuvres : Le parfum est son premier roman
Le pigeon en 1987
La contrebasse : pièce de théâtre à un personnage.
2° Les
grands thèmes de l’œuvre :
L’ODEUR : Grenouille, le personnage principal a un don pour les odeurs. Cela devient une passion, à la limite de l’obsession. Tout le roman est basé sur des descriptions d’odeurs puisque Grenouille ne vit que par elles.
LES TECHNIQUES DE PARFUMERIE : Puisque, obsédé par les odeurs, Grenouille va vouloir se perfectionner dans leur maîtrise, il va travailler en parfumerie et va apprendre certaines techniques telles que : l’effleurage à froid, l’effleurage à chaud, l’effleurage à l’huile, la distillation et l’extraction, d’abord avec Baldini, parfumeur parisien puis avec Druot, compagnon-parfumeur . L’apprentissage de Grenouille dans l’art de la parfumerie va se faire au fur et à mesure des pages, voilà pourquoi ce thème est présent tout au long du roman. De plus il me paraît primordial puisque le héros a besoin de cet art afin d’arriver à ses fins : être aimé par les hommes grâce à un parfum envoûtant.
LA MORT A TRAVERS LE MEURTRE : Ce personnage ayant un don extraordinaire pour la perception des odeurs décide de créer des parfums peu communs comme les parfums de chiens, d’hommes et de femmes. Pour cela il a besoin de leurs essences et ne peut les obtenir qu’en les tuant. Il devient dès ce moment-là un meurtrier, exécutant tous ceux qui d’après lui ont une odeur intéressante. De plus, au fur et à mesure du roman, indépendamment de sa volonté, les gens ayant un lien plus ou moins fort avec lui sont frappés par la mort. Prenons pour exemple Baldini son maître parfumeur, dont la maison s’écroule le soir même du départ de Grenouille. Ou encore Druot, compagnon-parfumeur exécuté à la place du héros sans raison logique. Enfin, la fin de Grenouille, très sanglante, se donnant lui-même la mort par l’amour que les autres lui portent, grâce à son parfum envoûtant, nous démontre la présence de ce thème morbide jusqu’à la fin.
LA SOLITUDE : Le héros dont on suit la progression de l’enfance jusqu’à la mort vit sa vie tout seul. Au départ, la solitude est implicite puisqu’il vit en société, qu’il travaille, qu’il voit des gens… Mais il a le dégoût des autres, il a l’air parfois aigri d’être seul et se met donc en situation de solitude. Plus tard il le fera plus concrètement puisque, « étouffé par la puanteur des hommes », il part et va se retirer durant sept ans dans une grotte du Plomb du Cantal. Là, il vivra seul, sortant de son trou deux heures par jour pour ses besoins vitaux et le reste du temps il restera dans cette grotte, se créant un univers fictif comprenant les odeurs et lui. Ce thème explique en fait le problème de Grenouille, il devient meurtrier par manque d’amour, d’attention, donc par solitude.
3° Choix d’un extrait : (page 71, ligne 5 à 16.)
Questions : 1- Pourquoi le narrateur se sent-il obligé d’inventer un enlèvement pour justifier son état ?
2- Qu’est-ce qu’un débit : « un peu rocailleux mais intelligible » pour l’auteur ? Se contredit-il ?
3- En parlant d’une « main invisible » nourricière, le narrateur parle t-il au sens premier ou est-ce une image ?
4- A quel registre appartient cet extrait ?
5- Pourquoi l’auteur n’a t-il pas raconté ce passage au discours direct ?
6- Au 17 siècle les attaques de brigands étaient-elles très fréquentes ?
7- Cet extrait ne comporte que deux phrases avec des successions de virgules et points virgules. Quel est l’effet produit ?
8- Pourquoi le narrateur dans son exagération des conditions de vie dans la grotte ne met-il pas l’accent sur ce qu’il aurait ressenti ?
9- Au 17 siècle le brevet de compagnon existait-il vraiment ? en quoi consiste-t-il ?
10- Quels sont les champs lexicaux présents ?
4° Comparaison des extraits :
Le second extrait choisi est tiré de Gil Blas de Santillane de LESAGE.
Tout d’abord ces deux extraits on un lien commun flagrant : le sujet. Dans les deux cas ce sont deux jeunes hommes capturés par des brigands, l’un réellement : Gil Blas, l’autre non : Grenouille. Par conséquent ces deux extraits usent de l’épique afin de conter leur histoire.
Ensuite les aventures se passent dans deux lieux assez similaires : un souterrain et une grotte. Les héros y sont retenus de force, Grenouille ne sait pas par qui alors que Gil Blas, lui, connaît ses ravisseurs. D’après ceci l’extrait de Lesage pourrait être le début du récit de Grenouille mais détaillé.
Enfin, dans les deux textes on perçoit une certaine forme d’humour, chez SUSKIND dans le fait que le héros ment ouvertement et en rajoute, chez LESAGE par de petites touches d’ironie : « …ont pitié de moi et m’emmènent chez eux par charité ! » Voilà les raisons pour lesquelles ces deux textes me semblent assez semblables.
Il y a tout de même quelques différences, en premier lieu, Gil Blas nous fait part de ses sentiments « je ne savais pas ce que je devais penser de cette rencontre » ; Grenouille, lui, se contente de décrire la situation.
De plus Grenouille est dans une situation fictive alors que Gil Blas la raconte au moment où il la vit.
Finalement LESAGE qualifie ironiquement les kidnappeurs de « gentils hommes » alors que comme SUSKIND cherche à inspirer la pitié il les qualifie de « brigands ».